Un grand retour dans l’hexagone. Les chefs d’État et de gouvernement des pays qui partagent le français comme langue commune, se réuniront dans les prochains mois en France à l’occasion du Sommet de la Francophonie. Une annonce faite à Ouest-France par la secrétaire d’État auprès de la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargée du développement de la francophonie.

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Dans cet entretien, Chrysoula Zacharopoulou rappelle les enjeux de cette rencontre.

Le sommet de la Francophonie, organisé pour la dernière fois en 1991 sur le sol français, fait son retour dans l’hexagone. De quoi s’agit-il ?

Les 4 et 5 octobre 2024, notre pays aura l’honneur d’accueillir le Sommet de la Francophonie. C’était un engagement du président de la République, Emmanuel Macron, qui se concrétise. L’idée est de rassembler tous ceux qui partagent l’envie de créer, d’innover et d’entreprendre en français, que ce soit leur langue maternelle ou une langue d’adoption. Car la Francophonie est une terre d’opportunités avec beaucoup de forces vives. Avec l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), nous avons choisi un thème qui leur rend hommage : « Créer, innover, et entreprendre en français ». Nous voulons mettre en lumière l’ingéniosité et l’inventivité de toute la famille francophone, de sa jeunesse notamment. La Cité internationale de la langue française de Villers-Cotterêts (Aisne) sera le cœur battant de ce Sommet, qui se prolongera à Paris.

Quels sont les enjeux ? Que va-t-il s’y passer ?

Ce sommet aura naturellement une envergure politique car il rassemblera 88 chefs d’États et de gouvernements. Mais avant toute chose, nous souhaitons mettre en lumière les acteurs de la société civile. En regardant la société civile, on mesure toutes les chances qui s’offrent à nous à travers l’espace francophone, c’est-à-dire grâce à cette langue que nous partageons. En francophonie, on peut développer et réaliser tant de projets scientifiques, économiques, culturels etc. D’ailleurs, à partir du 20 mars 2024, soit la journée internationale de la francophonie, nous organiserons un festival auquel pourront contribuer, par leurs propres événements, les acteurs éducatifs, culturels, académiques. Ils seront mobilisés par les différents ministères français, de l’Éducation nationale à la Culture, en passant par les Affaires étrangères bien sûr qui sera en lien avec tous nos partenaires de la Francophonie. L’idée est de faire connaître le potentiel de ce monde francophone qui regorge d’opportunités.

Que représente la francophonie dans le monde aujourd’hui ?

Plus de 320 millions de personnes parlent le français. C’est la cinquième langue du monde. Le français est surtout la deuxième la plus apprise en tant que « langue étrangère » dans les systèmes éducatifs. Bien sûr, le continent africain représente une place importante dans la famille francophone. Une place qui va encore s’accentuer grâce à sa dynamique démographique et économique. Une place déjà prépondérante : la plus grande métropole francophone du monde est Kinshasa (environ 17 millions d’habitants) en République Démocratique du Congo. Elle accueillait d’ailleurs les Jeux de la Francophonie (une compétition multisports) en 2023. Mais la francophonie s’étend de l’Acadie (Canada) au Vanuatu (dans l’océan Pacifique), avec une diversité d’expression du français qui est mondiale.

Et pour vous, qui êtes d’origine grecque et naturalisée française, quel est votre rapport à cette langue ?

Le français fait partie des langues étrangères accessibles aux élèves en Grèce. J’ai choisi de l’apprendre à 10 ans, mais, avant d’arriver il y a quinze ans en France pour finir ma thèse de médecine, je ne l’avais plus beaucoup pratiqué pendant quelques années. Et pourtant, pouvoir étudier cette langue a été une des opportunités les plus importantes de ma vie : aujourd’hui, je suis ministre de la république. Le français m’a permis de découvrir la littérature, la poésie, de voir des films, de faire ma spécialité de médecine en gynécologie, puis de m’engager en politique. Mon parcours à travers l’Europe francophile et francophone est un exemple pour illustrer le fait qu’une langue, c’est une clé pour ouvrir des portes.