Après six longues années d’enquête, la disparition d’Hélène Sanchez-Parra dans les Pyrénées-Orientales a connu un important rebondissement : la semaine dernière, un ami de la famille a avoué aux gendarmes que cette mère de trois enfants âgée de 38 ans avait été tuée par son mari en juin 2017. Il a mené les gendarmes jusqu’à des ossements et des morceaux d’arme à feu dans un sous-bois, jeudi dernier.

Dans une conférence de presse relatée par L’Indépendant , le procureur de Perpignan Jean-David Cavaillé a fait le point sur l’affaire ce mardi 21 novembre. S’il a confirmé la mise en examen pour meurtre sur conjoint du mari d’Hélène Sanchez-Parra, il a également annoncé que les analyses des restes humains découverts ne permettaient pas pour l’instant d’identifier la disparue.

Une « disparition violente »

Le procureur a d’abord rappelé que l’enquête initiale, ouverte pour disparition inquiétante, a été clôturée en 2018 car « tout faisait état d’un départ volontaire » d’Hélène Sanchez-Parra en Espagne. L’affaire a été rouverte en avril 2022, après des « informations reçues des services sociaux par les enfants » du couple. « On évoque alors une disparition violente dans le cade de violences conjugales », a expliqué Jean-David Cavaillé.

« C’est une affaire plus communément appelée cold case », a renchéri Sébastien Constant, le lieutenant-colonel et commandant la section de recherches de Montpellier qui a repris l’enquête.

« Deux à trois mois pour avoir tous les résultats »

Le 13 novembre 2023, l’ex-compagnon d’Hélène Sanchez-Parra et l’époux de la disparue, installé en Corse, ont été interpellés. L’ex-compagnon, désigné la semaine dernière comme un « ami » de la famille, vivait au domicile du couple et gardait ses enfants. Pendant sa garde à vue, il a évoqué « une mort violente, une dissimulation de corps », a poursuivi le procureur. Il a conduit les enquêteurs jusqu’à des restes humains et des morceaux d’arme à feu.

Si le corps retrouvé est bien « un corps de femme », il est encore « impossible d’affirmer » qu’il s’agit bien de celui d’Hélène Sanchez-Parra, a déclaré le procureur. « Un travail d’investigation de longue haleine nous attend. […] Il faudra attendre deux à trois mois pour avoir tous les résultats scientifiques. »

Des protagonistes « mobiles »

Les enquêteurs « travaillent » également sur l’arme découverte : « Nous ne savons pas encore si les morceaux de l’arme sont en lien avec la mort d’Hélène Sanchez-Parra », a ajouté Jean-David Cavaillé.

S’il est « trop tôt pour parler de la personnalité » du mari de la disparue, le représentant du parquet a précisé qu’il n’avait pas d’antécédent pour violences sur conjoint, pas plus que l’ex-compagnon, mis en examen pour « recel de cadavre », « modification des lieux d’un crime », « non-dénonciation d’un crime », et placé sous contrôle judiciaire.

Les trois adultes se sont connus « dans le cadre de soins psychiatriques » et étaient « mobiles, changeaient de départements fréquemment […] ».