Cocorico ! La Bretagne est en tête du classement des régions qui trient le mieux leurs déchets. C’est ce que révèlent les dernières données dévoilées en avant-première par Citeo à Ouest-France. L’entreprise spécialisée dans le recyclage des emballages ménagers et des papiers rapporte qu’avec 83 kg de boîtes de conserve, d’aluminium, de capsules de bouteilles, flacons, films souples et barquettes en plastique triés et mis en bac jaune, et 23 kg de papiers et cartons, le Breton est le champion national de l’amaigrissement de la poubelle classique. Juste devant les habitants des Pays de la Loire (98 kg de matières récupérées), de la Bourgogne Franche-Comté (91 kg). Le Normand arrive cinquième (78 kg).

Un résultat encourageant…

Un Français a trié, en moyenne, 72 kg de ces matières en 2022. Soit 3 kg de mieux en un an. « Cela progresse, mais cela ne va pas assez vite, tempère Jean Hornain, directeur général de Citeo. On doit ce résultat pour l’essentiel à la simplification du tri », grand chantier des dernières années grâce auquel « tout emballage, quel que soit le matériau, à l’exception du verre », est désormais voué au bac jaune.

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… Mais encore des efforts à faire

Une grosse marche reste à franchir pour atteindre l’objectif fixé par l’État. « Pour l’ensemble des plastiques, notre taux de recyclage avoisine 25 %. Il nous faut gagner trente points d’ici à 2030. La France collecte 60 % des bouteilles plastique qu’elle met sur le marché et ça ne décolle plus ». L’Allemagne en capte 90 %. Pour inciter la part des Français qui déclarent trier systématiquement (51 %), une campagne nationale « on ne lâche rien » est à l’écran. Louant les « 2,2 millions de tonnes de CO2 évitées chaque année », grâce à ce geste.

Des leviers et des blocages à lever

Tous les leviers sont bons à activer pour atteindre l’objectif idéal : zéro déchet dans la poubelle classique, souligne Citeo. La redevance incitative, permettant de facturer un foyer suivant le poids ou le nombre de bacs collectés, en est un « très puissant », à côté du tri dans la rue et le réemploi de bouteilles ou de bocaux. Et même si le sujet fâche tout rouge les collectivités « la consigne, il va falloir y venir », estime Jean Hornain.

Les grandes métropoles à la traîne

En moyenne, dans la poubelle d’un villageois, il reste 43 kg d’emballages et de papiers. Ça grimpe à 66 kg dans celle d’un citadin. L’habitant des villes, plus nomade, est donc moins bon trieur que le campagnard. La faute à l’habitat vertical, la configuration des immeubles, le faible engagement des bailleurs et des copropriétés constate Citeo. C’est en partie ce qui explique pourquoi l’Auvergne-Rhône-Alpes, la Provence-Alpes Côte d’Azur et l’Ile-de-France sont très en dessous de moyenne nationale.

Du pain sur la planche en Outre-mer

Le sous-équipement y est flagrant. Les élus se sont emparés du sujet tardivement. Citeo y consacre désormais « deux fois plus de budget qu’en métropole », accompagnant l’éclosion d’une économie circulaire. À quoi bon transporter les bouteilles de verre vers l’Afrique pour qu’elles y soient réutilisées ? A La Réunion, cette matière première est désormais « transformée en adjuvant pour le ciment et le béton ». Le réemploi y est en plein essor. Grâce aux « ptits collecteurs », les Brasseries de bourbon récupèrent chaque année prés de 45 millions de bouteilles qu’elles rachètent à l’unité.