Les enjeux technologiques au cœur des préocupations de l’UE —
La Présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a prononcé son traditionnel discours annuel sur l’état de l’Union à Strasbourg ce mercredi. Pour sa dernière prise de parole …
La Présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a prononcé son traditionnel discours annuel sur l’état de l’Union à Strasbourg ce mercredi. Pour sa dernière prise de parole de ce type avant les élections, la dirigeante a défendu son bilan. Elle a également dévoilé les objectifs du Vieux Continent sur le domaine du numérique et des technologies en passant des voitures électriques à l’intelligence artificielle (IA).
Les véhicules électriques chinois pourraient être davantage taxés
La rumeur courait depuis quelques jours à Bruxelles, Ursula von der Leyen a bel et bien évoqué, rapidement, la concurrence des voitures électriques venues de Chine. Accompagnant les gestes à la parole, elle a dénoncé des marchés mondiaux inondés de voitures électriques chinoises bon marché, dont le prix est maintenu « artificiellement bas par des subventions publiques massives ». « L’Europe est ouverte à la concurrence. Pas à un nivellement par le bas, » a lancé la présidente de la Commission européenne.
Les constructeurs automobiles européens historiques souffrent de la concurrence des nouveaux venus chinois. Sur le marché de l’électrique, BYD s’est imposé comme numéro 2 derrière Tesla. Ces entreprises commencent à s’insérer sur le Vieux Continent avec des prix cassés.
Pour défendre l’industrie européenne, Ursula von der Leyen a annoncé ce mercredi l’ouverture d’une enquête sur les subventions publiques chinoises. Cette initiative a été poussée en coulisse notamment par Paris, selon les informations de Politico. D’ici quelques mois, les voitures électriques des marques chinoises pourraient se voir imposer des tarifs douaniers supplémentaires.
Ursula von der Leyen souhaite un GIEC pour l’IA ?
Moins surprenant, l’IA et le numérique ont joué un rôle majeur dans le discours de la présidente de la Commission européenne. Ursula von der Leyen a rappelé les textes passés pendant son mandat : le DSA et le DMA. « L’Union européenne est devenue le pionnier mondial des droits des citoyens dans le monde numérique, où les droits fondamentaux des citoyens sont protégés face aux multinationales du numérique » a-t-elle souligné.
La dirigeante de l’exécutif souhaite aller encore plus loin en devenant « le pionnier de la réglementation de l’intelligence artificielle ». Elle a demandé la création d’un GIEC pour l’IA afin d’établir des normes mondiales minimales pour une utilisation sûre et éthique de l’IA. Pour rappel, le GIEC est un groupe d’experts intergouvernemental chargé de synthétiser les travaux scientifiques sur l’ampleur, les causes et les conséquences du changement climatique. La création d’une telle organisation pour l’IA permettrait de réguler un secteur « dont la fenêtre est de plus en plus étroite pour la guider de manière responsable ».
Un fonds technologique moins décevant que prévu
Dans son discours, Ursula von der Leyen a glissé quelques mots sur le plan Strategic Technologies for Europe Platform (STEP), anciennement connue sous le nom de Fonds de souveraineté européenne. Annoncé en juin dernier, STEP avait déçu l’industrie numérique européenne pour ses faibles propositions, jugée trop maigre par rapport aux initiatives des États-Unis et de la Chine.
La présidente de la Commission européenne a profité de sa prise de parole pour rappeler l’importance de cette plateforme « Il est important de garder un avantage européen en ce qui concerne les technologies. C’est pourquoi nous avons créé la plateforme STEP ». D’après elle, cette initiative permettra de financer, réorienter et utiliser les fonds de l’Union européenne dans tout ce qui va de la microélectronique à l’informatique quantique et à l’IA. « Les entreprises européennes ont besoin d’un soutien financier maintenant. Et, je sais que je peux compter sur cette assemblée pour trouver un accord de financement ».