Près d’un Français sur deux utilisant ChatGPT craint de perdre son emploi — Siècle Digital
Le succès et la révolution technologique de l’intelligence artificielle générative depuis l’an dernier suscitent des interrogations sur la pérennité des emplois. Dans une étude publiée en juillet dernier par GetApp, …
Le succès et la révolution technologique de l’intelligence artificielle générative depuis l’an dernier suscitent des interrogations sur la pérennité des emplois. Dans une étude publiée en juillet dernier par GetApp, filiale du groupe Gartner, 44 % des utilisateurs français de ChatGPT expriment leurs inquiétudes quant à la possibilité de voir leur emploi automatisé.
ChatGPT améliore la productivité des Français
GetApp s’est penché sur la question suivante : Que pensent les employés de bureau français utilisant ChatGPT au travail ? Pour y répondre, 536 professionnels de l’hexagone ont été soumis à une dizaine de questions. « Les résultats de notre étude tendent à démontrer que, malgré des avantages notables, la plupart des employés associent à ChatGPT et aux outils d’IA générative dans leur ensemble des inconvénients, dont des problèmes éthiques majeurs, » écrit l’entreprise de conseil.
Parmi les réussites de l’intelligence artificielle générative, les employés déclarent à 36 % être plus productifs avec son utilisation. 32 % affirment également être plus créatifs. D’autres gagnent du temps avec l’analyse de données, la suppression des tâches redondantes ou encore l’organisation des missions. Sur la fréquence d’utilisation, 31 % des sondés utilisent plusieurs fois par semaine l’application. 6 % d’entre eux l’utilisent même plus de 10 fois par jour.
Cette utilisation intensive des intelligences artificielles pose tout de même des questions éthiques. Parmi les principales préoccupations des employés : 44 % d’entre eux pointent un risque en termes de remplacement d’emploi, de dépendance excessive (38 %), de non-respect de la vie privée et de la confidentialité des données (37 %), ou encore du mauvais usage du contenu généré (32 %) et d’un manque de transparence dans l’utilisation des données (32 %).
Au cœur des mauvaises pratiques, les utilisateurs français de ChatGPT ne vérifient pas systématiquement les contenus générés par l’IA générative d’OpenAI pour identifier des erreurs ou des incohérences. 47 % indiquent relire et vérifier soigneusement chaque réponse avant de s’en servir, 48 % les vérifient partiellement. Pire : 5 % ne vérifient pas ou de façon ponctuelle les contenus générés par ChatGPT.
Les performances de ChatGPT sont globalement saluées : 90 % des utilisateurs affirment que l’IA d’OpenAI peut, à l’heure actuelle, créer du contenu qui rivalise avec les créations humaines. Un engouement qui pourrait rapidement se transformer en crainte. La technologie n’est qu’à ses débuts et continuera de se perfectionner à l’avenir. En août dernier, une fuite a révélé que le créateur de ChatGPT travaillait déjà sur une nouvelle version de son grand modèle de langage.
La France en retard sur ses voisins européens ?
Contactée par Siècle Digital, Sabrina Khoulalène, analyste de contenu pour GetApp, « Les entreprises doivent anticiper en mettant en place des réglementations internes, des formations ou encore vérifier constamment les contenus générés par les IA génératives ». D’après la société de conseil, certaines entreprises, qui sont au courant de l’usage de ChatGPT générative au travail par leurs collaborateurs, ont déjà mis en place des formations pour maîtriser ces outils. Problème, parmi les 80 % d’employés sondés ayant reçu une formation, 44 % la trouvent insuffisante. « En étant correctement formés, les employés assimilent plus facilement le fait que les réponses de ces outils ne doivent pas être prises pour argent comptant et évitent de partager du contenu qui peut nuire non seulement à leur crédibilité mais aussi à la réputation de leur entreprise. » souligne l’analyste.
Une étude élargie aux entreprises européennes met en évidence un certain retard dans l’hexagone. Parmi les 3 000 personnes sondées en Espagne et en Italie, 34 % et 36 % déclarent que l’IA générative a une importance significative pour leur entreprise, et ce chiffre atteint même 51 % lorsqu’il s’agit de salariés allemands. En revanche, en France, 63 % des personnes interrogées indiquent que leur entreprise vient tout juste de commencer à s’intéresser au sujet.