La saison des champignons est lancée, mais attention aux intoxications ! L’année dernière, en 2022, plus de 1 900 cas ont été recensés en France entre le 1^er juillet et le 31 décembre, rappelait l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) le 13 octobre 2023.

Les intoxications sont causées par plusieurs facteurs : la confusion entre une espèce comestible et une espèce toxique, l’utilisation d’une application de reconnaissance de champignons sur smartphone qui donne une fausse indication et la consommation d’un champignon comestible en mauvais état, mal conservé ou pas assez cuit.

La docteure Chloé Bruneau, pharmacienne toxicologue au centre antipoison et de toxicovigilance rattaché au CHU d’Angers nous explique quels sont les champignons à ne pas confondre.

L’automne, la saison des champignons et des intoxications

Chaque année, le mois d’octobre est marqué par un pic d’intoxications accidentelles dues aux champignons.

En 2022, la France a recensé 1 923 cas d’intoxication entre le 1er juillet et le 31 décembre, dont plus de la moitié a été enregistrée en octobre.

Voici le nombre d’intoxications accidentelles par des champignons de 2018 à 2022 :

« On ne peut pas prévoir les intoxications dues aux champignons d’une année à l’autre » explique Chloé Bruneau.

Plusieurs éléments, comme la météo, le biotope, l’humidité et le type d’arbres, influent sur la nature et la quantité de champignons, et par conséquent sur le nombre et le type d’intoxications. Ainsi, « les cas d’intoxication varient également d’une région à l’autre » ajoute Chloé Bruneau.

Moins de cas cette année

On constate habituellement un pic en octobre, mais cette saison débute de manière différente nous explique Chloé Bruneau.

En septembre 2023, plus de 120 intoxications ont été enregistrées, contre 380 en septembre 2022. « Cette diminution est attribuée aux températures très élevées en septembre, qui n’ont pas favorisé la prolifération des champignons » commente Chloé Bruneau.

Le nombre d’intoxications en octobre 2023 est également en baisse par rapport à 2022. L’estimation actuelle du nombre d’intoxication est de plus de 400 cas (données non consolidées), soit plus de deux fois moins que l’année dernière à la même période.

Seul le mois d’août 2023 a connu plus d’intoxications que d’habitude sur la même période, en raison de conditions pluvieuses et fraîches.

Les champignons à éviter

Les champignons à l’origine d’intoxications varient d’une année à l’autre. Cette année, on a observé de nombreux cas de syndrome résinoïdien (affectant le système gastro-intestinal). Chloé Bruneau précise les confusions fréquentes responsables de ce syndrome :

– Les rosés des prés confondus avec les agarics jaunissants.

– Les coulemelles confondues avec les lépiotes vénéneuses.

– Les bolets comestibles (type cèpe de Bordeaux, cèpe bronzé) confondus avec les bolets toxiques tels que le bolet de satan.

– La girolle confondue avec le clitocybe de l’olivier.

Les recommandations

93 % des intoxications viennent de champignons cueillis par un particulier. Pour éviter ces intoxications, l’Anses recommande de ne ramasser que les champignons que vous connaissez parfaitement, de les faire contrôler par un spécialiste en cas de doute, de ne pas donner des champignons cueillis à des jeunes enfants et de ne pas consommer de champignons identifiés au moyen d’une application sur smartphone.