Emmanuel Macron au Grand Orient de France. Le président de la République visite, ce mercredi midi 8 novembre 2023, le siège de la célèbre loge maçonnique, pour les 250 ans de l’obédience. En quoi consiste réellement cette organisation ? On fait le point.

1. Qu’est-ce que le Grand Orient de France ?

Le Grand Orient de France est la première obédience maçonnique de France. Elle est née en 1773 après la transformation de la première Grande Loge de France.

La loge compte actuellement 53 000 « frères et sœurs », membres de 1 381 loges réparties sur l’ensemble du territoire. Il faut noter que le Grand Orient a longtemps été réservé aux hommes, puisque les femmes ne peuvent en être membres que depuis 2010.

L’actuel Grand Maître est Guillaume Trichard, ancien secrétaire général adjoint de l’Unsa. Il a été élu en août, en remplacement de Georges Serignac, qui occupait la fonction depuis janvier 2021. Dans un entretien accordé à Ouest-France en mars, ce dernier expliquait que le fonctionnement de l’obédience est « profondément démocratique et horizontal ».

2. Quel est son rôle ?

« Notre idéal est de participer à l’amélioration de la société, l’aider à devenir plus juste, plus solidaire, plus humaine », indiquait par ailleurs Georges Sérignac. Concrètement, le Grand Orient de France organise des débats internes sur des sujets de société.

Jean-Michel Quillardet, un ancien grand maître, a aussi expliqué au Courrier de l’Ouest que l’organisation travaillait par exemple sur la question du voile mais aussi sur la fin de vie « et de nombreux autres sujets ». La laïcité est également l’un des thèmes centraux de la loge.

Lors de son premier discours après son élection, Guillaume Trichard a souligné la « responsabilité historique » des francs-maçons pour « contribuer à réparer notre République », pour que ses principes « soient partout respectés », et « pour que l’extrême droite n’accède plus jamais au pouvoir et reste là où elle doit être, dans les sombres pages des livres d’Histoire ».

3. Est-ce une organisation secrète ?

Alors qu’elle est souvent la source de nombreux fantasmes, « la franc-maçonnerie n’est pas secrète » par nature, corrige Georges Sérignac. « Il existe bien un « secret maçonnique », mais qui ne s’applique qu’aux travaux que nous conduisons. La franc-maçonnerie les réserve à ses membres, ce que font toutes les institutions, de nombreuses associations ou entreprises. »

Les francs-maçons prennent parfois la parole publiquement. En juillet dernier, plusieurs organisations maçonniques, dont le Grand Orient de France, ont dénoncé des « violences antirépublicaines » lors des émeutes consécutives à la mort de Nahel.

En 2018, les représentants des grands courants de la franc-maçonnerie française avaient également été reçus pour un dîner à l’Élysée pour évoquer plusieurs thèmes comme la laïcité, la bioéthique, l’Europe et le développement durable. « Nous ne sommes pas des conseillers de l’ombre », précise toutefois Jean-Michel Quillardet.

Formellement, le Grand Orient de France est d’ailleurs une association régie par la loi de 1901. Son siège se trouve à Paris, dans le IXe arrondissement, dans l’hôtel du Grand Orient de France qui abrite également le musée de la Franc-maçonnerie.