Clap de fin pour les deuxièmes « rencontres de Saint-Denis ». À l’initiative du président de la République Emmanuel Macron, les chefs de partis représentés au Parlement étaient conviés ce vendredi 17 novembre 2023, pour la deuxième fois après août, afin notamment d’effectuer un travail de réflexion sur les réformes constitutionnelles à venir. Un rendez-vous boudé par Éric Ciotti (LR), Manuel Bompard (LFI) et Olivier Faure (PS).

Pas de référendum sur l’immigration

La principale annonce de ce rendez-vous est que l’idée d’un référendum sur l’immigration semble enterrée, comme l’ont expliqué différents participants.

« Il n’y aura pas de référendums sur l’immigration », a affirmé à la sortie Marine Tondelier, secrétaire nationale d’Europe Écologie Les Verts. « Il y avait une unanimité, à part Jordan Bardella, pour dire que ce n’était absolument pas le moment » pour un tel référendum, a-t-elle ajouté. « Le président n’envisage pas pour l’instant cette possibilité », a appuyé Jordan Bardella, chef du Rassemblement national.

« Le président de la République a proposé de modifier l’article 11 pour que nous puissions tenir des référendums sur des sujets plus larges, sur des sujets plus sociétaux tels la fin de la vie ou l’immigration », a précisé Fabien Roussel, numéro 1 du Parti communiste. Mais il a confirmé qu’un référendum sur l’immigration ne devrait pas avoir lieu, alors que la loi immigration est actuellement débattue au Parlement. « Il y a un débat actuellement au Parlement […] et le Parlement est souverain sur ce genre de sujet. À cette heure, je peux vous dire que la possibilité d’avoir un référendum sur l’immigration n’est plus à l’ordre du jour », a-t-il confirmé.

« Comme je l’avais prédit, les rencontres de Saint-Denis de ce jour n’ont abouti à rien. Le Président renonce même à l’idée d’un référendum sur l’immigration. Tout ça pour ça ! », a quant à lui publié sur X (ex-Twitter) Éric Ciotti, numéro 1 des Républicains, qui avait décidé de boycotter ce rendez-vous.

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La situation à Gaza au cœur des échanges

Le rendez-vous, qui a commencé à 9 h 30 s’est terminé peu avant 19 h. « La question internationale a beaucoup occupé nos échanges », a expliqué à la sortie Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français, citant par exemple la guerre entre Israël et le Hamas mais aussi la guerre en Ukraine ou l’Arménie. La situation humanitaire à Gaza a été abordée longuement.

Des chefs de partis sceptiques

Les chefs de partis ont dressé des bilans contrastés de cette journée d’échange. « J’estime que c’était une journée utile. […] C’est important et nécessaire d’avoir ce genre de moment », a salué Marine Tondelier, secrétaire nationale d’Europe Écologie Les Verts.

« Nous avons abordé un certain nombre de sujets qui aboutiront, à mon avis, à peu d’évolutions », a déploré à la sortie Jordan Bardella, président du Rassemblement national. « Il ne répond pas à une question existentielle : où va la France ? », a ajouté le chef du RN citant le pouvoir d’achat, la sécurité, et l’immigration.

Mais le chef du RN a expliqué qu’il se rendrait à une prochaine rencontre, si elle devait avoir lieu. « À chaque fois que j’ai l’occasion d’échanger avec le président de la République sur le quotidien des Français et le cap de la nation, je le fais et je le ferai »

LR, LFI et le PS absents

Éric Ciotti (LR), Olivier Faure (PS) et Manuel Bompard (LFI) avaient tous les trois refusé l’invitation d’Emmanuel Macron. Ce dernier avait déploré mercredi une « faute politique majeure ».

Le premier avait notamment déclaré que l’absence du chef de l’État à la marche contre l’antisémitisme, dimanche dernier, avait acté sa décision de ne se pas rendre aux « rencontres de Saint-Denis ». Emmanuel Macron avait répliqué que ce « débat » « n’avait pas lieu d’être ».